On parle de course aux armements, en substance, lorsque des pays, en général rivaux, s’arment beaucoup dans le but d’avoir des forces armées supérieures, les unes contre les autres. Elle a lieu quand deux ou plusieurs États rivalisent entre eux pour créer les forces armées les plus puissantes et les armements les plus performants.
Par extension, ce concept désigne toute circonstance où deux groupes, deux systèmes opposés se dotent successivement de mesures et de contre-mesures, l’un ripostant à l’autre.
La course à l’armement présente la caractéristique d’un système concurrentiel fort, où les différents acteurs pouvant être des ethnies, des groupes armés ou même des nations, cherchent à acquérir des systèmes défensifs ou offensifs pour assujettir la concurrence.
Cela avait bien été vécu durant la guerre froide, où la course aux armements fut une caractéristique récurrente des tensions entre les États-Unis et l’Union Soviétique, chacun cherchant à posséder la supériorité technologique sur son rival. Ces agissements aveugles aux allures de compétition furent un facteur majeur de l’épuisement économique du régime communiste. Ce qui le conduisit à sa chute en 1991.
C’est de même dans la région des Grands Lacs. Depuis la résurgence du M23 à l’Est, Kinshasa a pensé à actualiser son armée, à lui doter d’armes de dernière génération, dont des drones armés chinois, de type CH-4B, livrés depuis Mai 2023 et beaucoup d’autres armes sophistiquées.
Sentant son élimination prochaine, Kigali va vite se rattraper, en se tournant vers son allié traditionnel, l’OTAN. À travers des pays comme la Pologne, il va, à son tour, réaménager son arsenal militaire, notamment en se dotant des missiles sol-air, qu’il déploiera dans l’Est de la RDC.
Une guerre ouverte pour saigner la population victime de l’arrogance autoritariste des uns ou des autres.
Les habitants fuient leurs territoires, pour vivre à la volée sinon à la sauvette. De Bunagana à Kitshanga jusque Shasha, rien que du sang et des larmes des innocents.
La course aux armes a bien une fin: soit la défense, la protection de son peuple; soit, le contraire. Dans ce cas d’en faire un outil de chantage et de propagande pour des veleités arrogantes et égoïstes, l’épée finit par se retourner contre son porteur.
Rochereau Kighoma
