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Nord-Kivu: Guerre FARDC-M23, une véritable guerre conventionnelle pour certains intérêts

Un penseur libre, anonyme, croit dur comme fer que cette guerre est purement conventionnelle, pour des raisons bien claires.

_”Depuis plus de deux ans, le M23 occupe une bonne partie de la République Démocratique du Congo, dans sa partie orientale, notamment en Territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo.
Le gouvernement fait croire à la population qu il ne négociera jamais mais en réalité, la guerre est conventionnelle. Si les opérations militaires ne sont pas efficaces et que pas de négociation, c est que le M23 va continuer à occuper la zone_ “, dit-il.

D’après sa réflexion, basée sur une étude minutieuse de la situation, il y a des raisons qui ne trompent pas. Il revient sur certaines.

_”D’abord, le M23 fait 103 jours à Bunagana, sans être attaqué par Kinshasa. En faisant ainsi, le Gouvernement a donné, expressément, l’occasion aux rebelles de s’organiser et former des jeunes recrues. Le père MACHOZI avait dit que toute rallonge de la présence des Rwandais sur le sol Congolais leur donnerait du temps et des moyens de renforcer leur plan de balkanisation. Ensuite, le Gouvernement finance le M23, notamment en autorisant l’ouverture de la douane de Bunagana et le trafic Butembo-Goma. Un camion qui passe leur paie 300$. Il suffit d’enregistrer, à titre d’exemple, 100 véhicules par jour pour que la rébellion encaisse 30 000 $. Chaque moto paie 7 000Fc par jour contre un jeton. Avec la moyenne de 500 motos, le jour, ils ont 3 500 000 Fc_”.

Cela semble se prouver, par le fait que les véhicules qui importent par Bunagana déchargent à Kibumba pour d’autres. Ce qui ne change rien, substantiellement.

” _Par ailleurs, la rébellion semble être au service du Gouvernement. Les chauffeurs qui fréquentent cette zone témoignent que la partie routière occupée par la rébellion est plus aménagée plus que celle contrôlée par le Gouvernement. Maintenant, les rebelles produisent du maïs, du haricot, c’est l’espace du Gouvernement qui achète, dans sa partie de Goma et environs. Le jeu de double face fait partie de cette vilaine guerre. Du côté de Beni, l’UPDF de Museveni appuie Kinshasa contre les ADF; dans le Rutshuru, la même armée est derrière le M23_”.

Ce penseur a analysé, également, cet état exceptionnel que traversent le Nord-Kivu et l’Ituri.

” _l’État de siège est un cadeau aux rebelles : Occupez Rutshuru mais ne touchez jamais à Goma. Les militaires qui, grâce à la guerre, sont devenus Gouverneurs, Maires, Administrateurs de territoire en savent trop. Quand la population assiégée craint pour sa sécurité, ces militaires rassurent, car ils en savent le compromis, alors que sur les lignes de front tout reste au rouge. Aucune cité déjà récupérée.
Même des leaders du Nord-Kivu ou de l’Ituri n’en parlent pas assez. Ceux qui l’ont fait ont fini par se taire_”.

Pour finir, il a tourné ses phares vers la population

” Une population divisée, pendant que le Rwanda agresse le Pays, les intérêts égoïstes divisent les communautés. Certains vont jusqu’à faire voir que cette guerre est consécutive du fait qu’une seule tribu, démographiquement majoritaire au Nord-Kivu, gère seule la Province et que pour pallier cela, il faut une gestion rotative. Cela frise une complicité de ces communautés_”.

Cette guerre se passe loin des connaissances de la population civile qui en pâtit.

Rocherau Kighoma

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