RDC : Le Gouvernement congolais a-til investi dans la Communication comme arme supplémentaire dans la guerre à l’Est?

Depuis toujours, la communication en tant que telle est omniprésente dans la société, considérant ses multiples avantages. Aujourd’hui plus que jamais, les gens communiquent constamment et partout. Les circonstances, les étapes, les temps, les difficultés vitales, sont entre autres déterminants de la communication humaine. Cela vaut également pour les entreprises, les organisations individuelles, associations, ou même gouvernementales.

Les connaisseurs et autres experts de la communication sont d’accord de prendre la crise Irakienne comme référence, révélatrice d’une nouvelle forme de communication. Ici, l’on a vu la plus grande démocratie du monde chercher par tous moyens à avoir l’emprise de la communication politique sur ses propres médias et aussi sur d’autres. Elle savait pertinemment le rôle que joue, en vrai, dans la réussite ou l’échec. Pourtant, cela n’a été qu’une répétition d’un processus déjà connu de communication de guerre.
L’entreprise de communication de guerre est aussi ancienne que la guerre elle-même. Pour avoir l’avantage dans certains conflits, on a vu certains monarques recourir à des techniques ordinaires que de prendre des armes. Ils ont utilisé, à titre illustratif, l’oral comme la chanson ; l’écrit comme l’édition pour convaincre et prendre le contre-pied d’un ordre établi ou d’une rébellion en cours. A la seule parole, on a vu toute une armée prendre la poudre d’escampette, en lieu et place d’une bataille sanglante. Ce qui, non seulement, économise les moyens à la République mais aussi épargne des vies humaines, des pertes matérielles.
Ce fut le cas pour les deux guerres mondiales, d’où « communiquer pour résister », un événement né du néant, et qui pris la vogue en 1940-1944. Ce thème déterminant a été utilisé pendant l’époque pour comprendre l’engagement des résistants et permettre de réaliser toute l’importance de la communication dans l’expression des idées, des libertés et dans l’émancipation des peuples. Tous ces chercheurs contactés ne le démentent pas. C’est ainsi que les militaires ont intégré dans leurs plans opérationnels les principes de la société de communication et la structuration du monde en un réseau serré de médias d’information. La maîtrise des techniques de guerre avait alors eu besoin, entre autres, de la maîtrise des techniques de communication, en vue de la désorganisation des moyens de l’ennemi.
Le même phénomène se passe dans la guerre en cours que mène le Rwanda via le M23 contre le Gouvernement Congolais. Nos sources recoupées renseignent que Kigali aurait créé et financé plus d’une cinquantaine de médias, dans le seul but de la désinformation dans son projet sur le sol du Kivu. Ces médias seraient suffisamment équipés si bien que rien ne leur échappe. Ils sont à l’œuvre de leur maître, Paul Kagame, en temps et en contretemps. Un aspect que semble ignorer Kinshasa dont les services médias sont peu aguerris, moins permanents, pas réguliers pour bien contrer médiatiquement l’ennemi en face. Au lieu de scruter à fond les données, les Congolais s’évertuent à s’attaquer aux farfelus, à relayer les pacotilles informationnelles. Pendant ce temps-là, l’ennemi, lui, étudie, mène des investigations. Il apprend à nous connaître, comprend nos réactions et les utilise, des fois, contre nous.
Une certaine opinion va jusqu’à penser que dans l’état où se trouve actuellement la République Démocratique du Congo, pour mener à bien cette guerre, une autre arme devrait s’inviter : la communication, la bonne. Certains allégements sur la tarification de la télécommunication pouvaient même s’observer, pour faciliter la circulation de la bonne information gouvernementale, et permettre d’avoir tous les moyens de son côté pour déceler la ruse communicationnelle de l’ennemi. Car, l’ennemi n’est jamais loin. Il est sur le front à Kibumba, à Kitshanga, à Tongo et il est également dans nos téléphones, nos postes de radio, ou même dans nos télévisions.

Rochereau Kighoma Kambakamba