Célébration de la journée mondiale de la femme veuve ce dimanche 23 juin 2024. En territoire de Nyiragongo, une dizaine des veuves se sont réunies pour commémorer cette journée autour du thème «la veuve de Nyiragongo: menaces, défis et opportunités», sous la facilitation de l′association JIRANI MSAADA.
Selon CT MUHINDO KAVYAVU JACKSON, président du conseil d’administration de JIRANI MSAADA, cet échange à pour objectif de comprendre la situation de la veuve en territoire de Nyiragongo et d’établir en commun accords des pistes de solutions à ses problèmes.
«Nous avons bien choisi le milieu rural, par ce que nous sommes des ruraux, JIRANI MSAADA est une association qui évolue à tous les niveaux, en milieux ruraux comme urbains. Après des observations, C′est en milieu rural que la veuve éprouve plus des difficultés[…]. Les résultats de ces échanges vont nous permettre de comprendre la situation socio-économique de la veuve en territoire de Nyiragongo et d’y mener des actions avec elle, car en elle seule ne peut pas trouver une solution durable. Il faut un encadrement au sein de la société», dit-il.
Alors que l’on pense que généralement les veuves sont plus âgées, en réalité nombreuses d’entre elles sont encore jeunes. En milieu rural comme en territoire de Nyiragongo, plus de 80% des veuves sont des responsables des familles. Dans leur quotidien, elles se retrouvent parfois dans une grande solitude, rejetées par leurs belles familles qui ne tardent pas à les chasser de leur Parcelle
«Quand vous perdez un mari, pour nous qui sommes encore jeunes, c’est une situation difficile à supporter. Sans tarder la belle-famille vous sépare des enfants et vous exige de quitter le toit conjugal. Soit on vous ravi tous les biens que vous avez acquis avec votre mari», s’inquiète ESTHER MSANZEKELE une jeune veuve en territoire de Nyiragongo.
Malgré cette situation difficile, la veuve est appelée à reconnaître son nouveau statut en vue de mieux affronter les multiples difficultés auxquelles elle fait face.
Joseph Ngeleza cadre de JIRANI MSAADA Asbl et facilitateur appelle de nouveaux les veuves à développer un esprit entrepreneurial et profiter des différentes possibilités en agriculture et en élevage que l’environnement du territoire de Nyiragongo leur offre
«La dépendance de la veuve l’expose à des menaces. Elle doit faire de l’agriculture, de l’Élevage pour son autonomisation. Il y a moyen que la veuve se restaure pour affronter une nouvelle vie. Aux veuves de Nyiragongo je leur demande de s’investir dans plusieurs activités génératrices des revenus»
Bien que la veuve rurale ait franchit toutes étapes du mariage, ses droits sont toujours piétinés par certains membres de sa famille. Une étape qui favorise sa marginalisation et son isolement dans la communauté.
Biraro Bukara Mathieu, un veuf du coin, raconte son expérience de veuvage
Le problème principal des veuves et veufs demeure toujours le délaissement de sa belle famille, la privation des droits de jouissance. J’invite donc la veuve et veuf à briser les mythes autour du veuvage pour surmonter les multiples difficultés.
JIRANI MSAADA plaide pour un accompagnement des toutes les organisations locales engagées pour la cause des veuves en vue de mieux encadrer la veuve rurale de Nyiragongo. Des organisations humanitaires devront à leur tour porter une attention particulière à la veuve pour renforcer son intégration dans la société en soutenant ses initiatives entrepreneuriales en tant qu’actrice et participante aux actions de développement.
Notons que la journée du 23 juin a été instaurée par l’assemblée générale des nations unies, comme une occasion d’agir et de faire en sorte que les droits et la situation des veuves soient reconnus à travers les nations.
Trésor Wayitsomaya
