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RDC/élections :Certains candidats ambitieux vont jusqu’à promettre même la lune et le soleil aux électeurs(opinion)

 

A deux semaines du lancement de la campagne électorale en République Démocratique du Congo, pour les élections présidentielles et législatives, le bouillonnement au sein de la classe politique est en voie de monter d’un cran. Les états-majors politiques se font et se défont. Les grands leaders se livrent à l’exercice des grands rassemblements, des meetings ; ils parcourent les parties saillantes de la République pour l’éveil de l’élan politique dans le chef des citoyens.
Certains opérateurs politiques le font, parfois, sans tous les moyens nécessaires à portér de leurs bourses. Ce qui est perçu comme une démagogie par leurs suiveurs.

C’est dans les circonstances de ce genre qu’un candidat a été bastonné par ses ouailles pour n’avoir pas donné le perdiem , appelé ici, dans le jargon largement répandu, « frais de transport », après une journée d’accompagnement politique à l’aéroport de Goma, à l’occasion de l’arrivée d’une autorité morale.
Les fausses promesses, comme c’est de coutume pour nos élus, sinon nos candidats reviennent à la mode ; certains ambitieux vont jusqu’à promettre même la lune et le soleil aux électeurs.

« J’ai un candidat député qui me promet déjà un numéro matricule de l’Etat, une fois les élections gagnées. J’ai confiance en lui, il a une notoriété dans cette ville. Il doit passer, quoiqu’il en coûte. Il ne peut mentir, cet homme-là », témoigne un fervent militant.

Les autres sont à la vente de leurs biens de valeur, dan l’espoir d’un remboursement imminent, après avoir gagné les élections.

« Nous avions une belle maison dans le quartier chic, nous voici maintenant dans ce coin périphérique de la ville. Mon père l’a vendu, à l’insu de ma mère. Ce qui est, d’ailleurs, à l’origine de leur dispute. Nous sommes seuls, ma mère est rentrée chez ma grand-mère, après une crise de colère », nous raconte furieusement un jeune homme.

Les prêts auprès des changeurs de monnaie sont devenus légion, « et aussi dans les banques, les tontines et les associations à but lucratif », fait remarquer un banquier. Une situation qui fait craindre sur l’après élections : des insolvabilités qui soulèveront des remous ; des stress qui hanteront, à longueur de journée, ceux qui auront échoué dans les élections, les contrats sociaux non remplis, non honorés.
Des familles qui se disputent à cause des décisions unilatéralement prises par leurs membres postulants sont également au menu.

« Après avoir vendu notre champ, nous ne vivons plus que d’espoir. C’est ce champ qui était notre source de revenus. On s’y ravitaillait à chaque fois qu’on en éprouvait le besoin. Mais, seulement voilà, notre père l’a vendu à catimini pour ses ambitions électorales », s’indigne Madeleine, avant de lancer cette ironie : « j’espère pour lui qu’après avoir gagné ces élections, il ira nous payer une belle auberge à Paris. C’est la seule façon de nous faire oublier notre domaine agricole qui nous a vu grandir. Un héritage de notre valeureux grand-père ».

D’autres consultent d’ores et déjà des marabouts pour s’assurer la réussite ; ils vont voir les devins, les prophètes. On assiste à la fréquentation élevée de leurs cases, des mosquées ou des églises en des heures non régulières.

« J’ai un oncle paternel récidiviste dans cette histoire des élections. Il était là en 2006, puis à toutes les autres qui ont suivi et il n’a jamais gagné. Le voilà, encore revenu, mais cette fois-ci il n’est pas le même homme. Il a changé les amis, l’accoutrement, son comportement général. Il a abandonné sa bière préférée et ne prend plus certains aliments qu’il croit vecteurs de malédiction », raconte Agapè, une jeune fin connaisseuse de la politique du pays.

Les élections ne devraient pas constituer une fin en soi, plutôt une étape de la vie de citoyen. Il y a toujours une vie après la réussite ou même après l’échec. On peut ne pas être appelé honorable aujourd’hui et le devenir demain, pourvu que cela soit dans le strict respect des normes de l’art.

Rochereau Kighoma Kambakamba

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