RDC : la pluralité des partis politiques, à la base de l’éclosion des communautés

Au cours des premières heures de l’existence de ce Pays, alors Congo Belge, des élections législatives, sénatoriales et provinciales se déroulent entre les mois de février et mai 1960.Juste avant l’indépendance arrachée sur la Belgique, le 30 juin 1960. Des institutions fragiles sont mises en place, par des animateurs appartenant à des partis politiques enracinés, presque tous, à leurs fiefs électoraux au détriment des communautés majoritaires qui les forment. Un mauvais présage. Certes, sur ce que sera la suite de l’évolution du microcosme politique du Congo Belge, actuelle République Démocratique du Congo.

D’après une analyse approfondie des différents textes légaux portant organisation et fonctionnement des partis politiques, les premières formations politiques vont voir le jour dans diverses typologies. Certains sont des partis des cadres, des partis de masse et d’autres de rassemblement. Mais, aucun n’a réussi à se décoller des origines de ses leaders, des religions d’influence, … Une spirale odieuse qui se poursuivra sournoisement, et dont les résultats sont encore à constater aujourd’hui. Peut-être aussi demain, si jamais la législation n’y prend garde.

C’est dans cette inspiration à connotations tribalo-éthniques que naîtront, en prélude des partis politiques, des regroupements, associations et mouvements politico-religieux comme l’Alliance des Bakongo, l’Association des Baluba du Katanga, le Mouvement Chrétien Congolais, pour ne mentionner que ceux-là. Le pays n’attendra que le 25 avril 1990, pour entendre le Président Mobutu Sese Seko appeler à considérer le multipartisme comme «la manifestation de la volonté réelle de dépassement des tendances tribales, régionalistes et séparatistes ».

Comme un prophète de son temps, ce multipartisme aura entraîné plutôt une prolifération vertigineuse et démesurée des partis politiques, une période pleine des mutations, une vie politique très mouvementée. La pluralité des partis politiques leur faisait ainsi perdre la substance essentielle, jusqu’à faire s’interroger si le multipartisme est un désordre politique ou une valeur démocratique?.

Cette pléthore des partis politiques qui ne contribuent même pas à apporter la paix ne fait que répéter l’histoire. Autant de tribus, autant de partis politiques, ou plus. Chaque tribu se recroqueville sur sa formation politique et, exclue d’autres. Ce qui engendre remous et divisions au sein de la population Congolaise. Les uns se battent contre les autres pour asseoir leur formation politique.

La République Démocratique du Congo est l’un des rares pays au monde, sinon le sommet de ceux disposent d’un record des partis politiques agrées. C’est une liste de 910 partis politiques légalement et régulièrement reconnus, que le Ministre Congolais de l’Intérieur, Peter Kazadi, a déposée dernièrement à la Commission Electorale Indépendante, CENI, dans le cadre des élections du 20 décembre 2023.

Par Rochereau Kighoma